Notre commune abrite un certain nombre de constructions remarquables, mais aussi de curiosités naturelles, témoignage d’une occupation remontant à l’époque antique.
L'église
La première église de Diémoz a été la chapelle de Notre Dame de Lestras qui, semble-t-il, remplaça un sanctuaire antique de l’époque romaine. Puis, avec l’insécurité du Moyen-Age, notre village s’est rapproché de son château et c’est ainsi que l’Église s’est construite sur l’emplacement actuel.
Ce fut d’abord une église romane. Il en reste seulement la base de la grosse tour carrée qui constitue le clocher actuel. On dit que Loyse d’Arces, une noble dame du XVIème siècle, épouse du seigneur de Diémoz, la fit construire en reconnaissance à la Sainte Vierge pour lui avoir épargné de tomber entre les mains de brigands en traversant la forêt de Chanoz qui s’étendait à l’époque entre Lafayette et le bas de Diémoz. A sa construction, ce n’était qu’une simple chapelle de château. Elle devint une église paroissiale seulement vers la fin du XVIIIème siècle et elle subit des transformations tout au long du XIXème siècle.
A l’origine, l’église bâtie sur une sorte de terrasse, était entourée par le cimetière, lui-même clos de murs. Ce cimetière fut déplacé au cours du 19ème siècle. La porte d’entrée de l’église est classée aux monuments historiques et date de 1533. De nombreux autres objets sont aussi classés. Ils datent tous du début du XVIème siècle. Ce sont le bénitier, la Sainte Trinité, la Piéta, le Lavacrum et la cloche de Loyse d’Arces. Loyse d’Arces avait donné quatre cloches à l’Église mais trois ont été transportées à Vienne sous la Révolution pour en faire des canons.
Actuellement, il y a deux cloches dans le clocher, une baptisée le 15 août 1835 et celle de Loyse d’Arces que l’entreprise Bodet a restauré récemment. La plus récente a été redescendue en juillet 1969, transportée dans le Maine-et-Loire, dans cette même entreprise, pour restauration. Elle a été refondue et, revenue sur Diémoz, sa bénédiction a eu lieu le 26 octobre 1969.
Quant à la plus ancienne, son marteau était réalisé dans un matériau très dur, plus dur que la cloche elle-même et, au fil des années voire des siècles, il attaquait et fragilisait dangereusement la cloche elle-même. Ce marteau a été changé et remplacé par un autre fait dans un matériau plus adapté, moins dur. On peut ainsi admirer le texte gravé à l’époque : « L’AN 1534 DAME LOYSE D’ARCES A FAIT FAIRE LES CLOCHES BATIR ET FONDER CETTE CHAPELLE », ainsi que le blason de Loyse d’Arces, le Christ sur la croix, et Saint Martin partageant son manteau avec un pauvre. Après restauration, elle a retrouvé son emplacement. Il faut savoir que pour la déplacer il a fallu démolir un plancher dans le clocher et le reconstruire après sa remise en place : tout ceci est du travail d’artiste.
La chapelle
La première mention de la chapelle Notre-Dame-de-Lestras date de 1281 sous le nom de «Sainte Marie de Strata». Ce nom vient du fait que cet emplacement longeait la voie romaine, d’où le nom de « strata » pour «route pavée». Elle remplaçe un sanctuaire antique qui jalonnait les routes à l’époque romaine. Les fouilles, réalisées lors de la construction du TGV en 1989 ont mis à jour les restes d’une installation gallo-romaine.
La chapelle fut reconstruite au temps de Loyse d’Arces au milieu du XVIème siècle puis restaurée au XVIIème siècle. Un petit cimetière s’étendait tout autour. Au XVIIIème siècle, cette chapelle fut l’église paroissiale jusque dans les années 1790- 1800, elle possédait un clocher à flèche. La chapelle fut à nouveau réparée en 1873 par le Comte Victor de Piellat. Elle possédait une statue du XVème siècle en bois peint. L’influence des pèlerins venant à Notre-Dame-de-Lestras au moment de l’annonciation pour la vénérer a donné naissance à la foire du 25 mars qui se déroulait initialement autour de la chapelle. Elle fut très fréquentée, en particulier les années de grande sécheresse, où on venait en procession.
Très récemment, elle a été restaurée. Elle accueille entre autres des expositions de peinture et une messe y est célébré chaque 15 août.
La pierre à cupules
La commune de Diémoz possède une pierre à cupules. Les cupules sont de petites excavations circulaires creusées dans de la pierre, en plus ou moins grand nombre. Si quelques-unes sont gravées sur des roches en place en Isère, elles sont plus fréquentes sur les blocs erratiques arrachées aux Alpes à la suite des glaciations.
Les plus anciennes pierres à cupules apparaissent il y a environ 5 000 ans mais d’autres appartiennent à des périodes plus récentes. Une cinquantaine de ces petits monuments dont leur fonction reste inexpliquée a été inventoriée en Isère essentiellement dans la moitié nord du département.
Cette pierre se situe à l’ouest de la croix de Saint-Pierre-de-Lépieu. Ce lieu-dit de Diémoz appelé aujourd’hui Saint-Pierre, se situe à l’est du village entre le plateau de Beausoleil et le Bletenay. La pierre se trouve sur la ligne de crête du flanc droit d’un vallon avec un ruisseau au fond, partant à droite de la route à un 1,5 km de Triévoz. Elle dispose de 50 cupules. Si son origine reste inconnue, les petites cavités (cupules) demeurent également un mystère quant à leur usage.
Le docteur Joseph Saunier (qui a signalé et décrit la pierre en 1937), donne avec beaucoup de réserve une explication de la disposition de ces petites cuvettes ; il s’agirait d’une reproduction de la voûte céleste avec ses galaxies.
Il existe d’autres versions de l’origine des pierres à cupules : certaines pierres ont des propriétés thérapeutiques générales. Sur les pierres couchées des dolmens, on trouvait parfois des sortes de petites cuvettes (ou cupules), le plus souvent faites de mains d’hommes : on recueillait l’eau de pluie tombée dans ces cupules et on buvait cette eau comme remède.